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« Nous traversons une crise de la perception migratoire »

Vendredi 5 Février 2016

Dans le contexte des grandes migrations actuelles, les médias traitent-ils l’info d’une manière qui modifie notre perception ? Telle a été la question posée dans le cadre d’un débat à la Maison de la communication à Lausanne le 18 octobre 2015. Une problématique primordiale, à laquelle plusieurs experts dans le domaine, tel que Robin Stünzi, Sonia Zoran, et Jean Revillard, ont apporté leur éclairage.


Selon certains intervenants, le rôle que jouent les médias dans la modification de la perception des flux migratoires actuels est indéniable. « Nous ne sommes pas entrain de traverser une crise migratoire, mais plutôt une crise de la perception ou de la politique migratoire. », a déclaré Robin Stünzi, géographe et assistant-doctorant au Centre de droit des migrations à Neuchâtel. Il ajouta ensuite que les grandes migrations existent depuis la nuit des temps, et qu’actuellement l’Europe n’est que marginalement touchée par le phénomène. C’est donc probablement plus leur représentation dans les médias, que les migrations elles-mêmes qui conduit à une certaine hystérie. C’est pour cette raison qu’il reste primordial, selon lui, de toujours prendre le temps de contextualiser et de décrypter lors du traitement médiatique.
Terminologie...
Robin Stünzi a également soulevé l’importance de la terminologie utilisée par les médias, qui joue un rôle essentiel dans la représentation de l’immigration donnée au public. L’importance du choix des termes est capitale, certains termes utilisés pour parler des réfugiés, comme « vague » ou « afflux massif », pouvant aboutir à une déshumanisation et à une homogénéisation dans la retransmission de la réalité faite par les médias. Point de vue partagé par Sonia Zoran, journaliste à la RTS, récompensée du prix Dumur 2015 pour son reportage « Eclats en méditerranée », pour qui cette homogénéisation contribue à la création d’un sentiment de peur face aux migrants.
Iconographie
Pour Jean Revillard, directeur de l’agence Rezo, un des autres éléments rouant un rôle primordial dans la représentation des migrants dans les médias, est le choix de l’iconographie. Selon lui, la photographie et l’immigration sont un mélange explosif qui peut générer beaucoup de fausses interprétations. Ceci en partie du au fait que l’iconographie choisie dans les médias pour représenter le flux migratoire, est souvent celle de frontières, de migrants attendant derrières des barrières pleines de barbelés ou entassés dans un bateau, ce qui peut donner comme perception du migrant, celle d’un envahisseur.
 

Sophie Cusin


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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